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Lyon, le mercredi 16 juillet 2014

 
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         SOUVENIRS
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              Sous le tilleul  
               l'air embaume

                 Le cœur
                  du  vieux bois
                   d’à côté
                      en frémit

                           Baume
                                                     © Michèle Rodet
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Lyon, le 6 juin 2014

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                     RACINES


Je rêve parfois
Que je vis
Au milieu de racines

Je respire avec la terre
J’attends,
Tout yeux, tout ouïe,
Qu’une pousse perce

Et je l’accompagne
Vers la lumière
               © Michèle Rodet


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Lyon, le 19 mai 2014

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      EN CHEMINS
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Cela aurait été tellement
  plus drôle       
    plus léger
d’aller son chemin
           par-dessus

Au lieu de quoi
c’est le chemin
qui vous traverse
Il pénètre vos membres,
vos entrailles, vos pensées

Il s’incorpore à vous,
  vous transperce
comme les rayons de soleil
les vitraux d’une cathédrale 
             © Michèle Rodet
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Lyon, le mercredi 30 avril 2014

 
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   FAIRE  LE  MUR

             Mais, n’y a-t-il pas
                   du monde de partout
                          à rencontrer, 
à explorer ?

Alors, 
qu’importe
les frontières

Puisqu’avec lui
on peut se baigner
à la source
    © Michèle Rodet
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Lyon, le 16 avril 2014



 Couleur parfum



Sur la terrasse  
un grand tapis d’abricots –
Parfums enivrants  
               © Michèle Rodet  




Lyon, le 25 mars 2014


                           COULOIR


Dans le fouloir du temps
   les jours ont coulé
     sans se soucier de moi. 
      Que reste-t-il de mes désirs,
       de mes amours,
      de mes rêves ?
     Des galets roulés dans son lit,
  des aigrettes diaphanes
emportées par le vent…
                             © Michèle Rodet





Lyon, le 10 mars 2014



 Poétée
 
         Que fais-tu, poète ?
       - Je tiens le monde à l’œil.

        Pourquoi, poète ?
      - Si je ne papillonnais pas autour du monde, lui offrant mes couleurs et butinant ses parfums comment nous apprivoiserions-nous ?

       A quoi cela te sert-il poète ?
      - Le monde me permettrait-il de l’embrasser de mes mots si nous n’étions amis ?

       A quoi cela sert-il poète ?  
      - Qui la liberté sert-elle ?

       Oui mais, poète, tes poèmes changent-ils quoi que ce soit à la course du monde ?
      - Qui sait ? 
         Ne présume pas de la fécondité. 
         La liberté est matrice, à un point que nul ne peut imaginer. 
         Regarde le faon lorsqu’il sort du bois en gambadant : peux-tu prédire où il posera ses sabots dans la seconde à venir ? Nul ne le sait, même pas sa mère…
                                                                                                                     © Michèle Rodet
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Lyon, le 24 février 2014



Pas de symbole sans … ?

Lire les chapitres précédant : ch. 1 : du signe... - ch. 2 : ... au symbole

       La langue grecque établit un rapport entre "symbole" et… diab(o)le. Ce mot est tiré du verbe grec dia-ballein, qui signifie : "jeter entre ou à travers, placer à travers, d'où : séparer, insérer, désunir ; brouiller, détourner ; attaquer, accuser, dire du mal de ; jouer à, tromper."
      Dans l'antiquité, diabolê (nom) renvoie non pas un objet comme le symbole, mais à "la  division, d'où : brouille, aversion ; accusation (fondée), fausse accusation, calomnie". Est diabolos (adjectif) : "ce qui désunit, qui inspire la haine ou l'envie, la médisance ou la calomnie".
       
       La dynamique diabolique opère en brouillant les traces, disloquant les liens et brisant les signes ; c'est une énergie de désordre, de perversion, de détournement des traces lisibles. Le diabolique embrouille en touchant à ce qui anime l'humain et le fait vivre, en touchant au désir. Ses armes ? Mensonge, manipulation, instrumentalisation, emprise...
      Le diab(o)le brise les fils du désir en utilisant à son profit les formes symboliques : il les vide de leur sens et de leur substance vitale, de leur énergie de vie. Il ne reste alors que des formes brutes, sortes de coques vides et insignifiantes.
     Ce que provoque le diab(o)le ? La confusion, le perte de repère et de liens et par conséquent, des blessures (d'âme) et de la mort (du désir). A quoi mène-t-il ? A la jouissance centrée sur soi.

Apparition de Mephistophélès à Faust  






    Quels recours ? Les sociétés et les associations cherchent depuis toujours à se protéger et à tenir leurs membres à distance de cette énergie néfaste. Les lois, les contrats, les pactes, les chartres (etc.) sont le moyen qu'elles ont trouvé et mis en œuvre pour ce faire. C'est pourquoi on leur confère une fonction symbolique, un pouvoir d'union et de rassemblement : ce qui y est consigné porte une valeur d'écriture contractuelle, une valeur d'alliance ou de "re-liance" pour la vie entre chacun, au sein et entre les générations.

     Dans la mesure où ce n'est pas un pacte diabolique, naturellement. J. W. von Goethe met en scène Faust, le héros légendaire qui signa un pacte avec le diable. Il conte comment le piège ourdi par l'esprit et prince des ténèbres Méphistophélès conduira Faust tout droit dans ses filets en semant la mort autour de lui…

     Voici un passage extrait de ce Faust : 

" MEPHISTOPHELES :… Un mot encore : pour l'amour de la vie ou de la mort, je demande pour moi une couple de lignes.

FAUST : Il te faut aussi un écrit, pédant ? Ne sais-tu pas ce que c'est qu'un homme, ni ce que la parole a de valeur ? N'est ce pas assez que la mienne doive, pour l'éternité, disposer de mes jours ? Quand le monde s'agite de tous les orages, crois-tu qu'un simple mot d'écrit soit une obligation assez puissante ?... Cependant, une telle chimère nous tient toujours au coeur, et qui pourrait s'en affranchir ? Heureux qui porte sa foi pure au fond de son coeur, il n'aura regret d'aucun sacrifice ! Mais un parchemin écrit et cacheté est un épouvantail pour tout le monde, le serment va expirer sous la plume ; et l'on ne reconnaît que l'empire de la cire et du parchemin. Esprit malin, qu'exiges-tu de moi ? Airain, marbre, parchemin, papier ? Faut-il écrire avec un style, un burin, ou une plume ? Je t'en laisse le choix libre.

MEPHISTOPHELES : A quoi bon tout ce bavardage ? Pourquoi t'emporter avec tant de chaleur ? Il suffira du premier papier venu. Tu te serviras pour signer ton nom d'une petite goutte de sang.

FAUST : Si cela t'est absolument égal, ceci devra rester pour la plaisanterie.

MEPHISTOPHELES : Le sang est un suc tout particulier.

FAUST : Aucune crainte maintenant que je viole cet engagement.
L'exercice de toute ma force est justement ce que je promets. Je me suis trop enflé, il faut maintenant que j'appartienne à ton espèce ; le grand Esprit m'a dédaigné ; la nature se ferme devant moi ; le fil de ma pensée est rompu, et je suis dégoûté de toute science. Il faut que dans le gouffre de la sensualité mes passions ardentes s'apaisent !
Qu'au sein de voiles magiques et impénétrables de nouveaux miracles s'apprêtent ! Précipitons-nous dans le murmure des temps, dans les vagues agitées du destin ! Et qu'ensuite la douleur et la jouissance, le succès et l'infortune, se suivent comme ils pourront. Il faut désormais que l'homme s'occupe sans relâche.

MEPHISTOPHELES : Il ne vous est assigné aucune limite, aucun but. S'il vous plaît de goûter un peu de tout, d'attraper au vol ce qui se présentera, faites comme vous l'entendrez. Allons, attachez-vous à moi, et ne faites pas le timide ! "

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Lyon, le 30 janvier 2014



               LAS  !
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     Lourd, le poids du jour
                           /
   sur  tes  pauvres  épaules   
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      O              /             lon
          h         /        pil
              !     |   pa
                  Un
                   / \

 

          © Michèle Rodet

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