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Lyon, le 26 novembre 2013

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              BISE
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         Un vent folâtre

     galope sur la ville  –

   Dans l’âtre, du feu

                                       © Michèle Rodet





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Lyon, le 11 novembre 2013


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CONFIDANSES
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   Là, sur la plage
   Elle trace, mine de rien,
   Des lettres d’algues…

La mer essayerait-elle
De trouver un confident ?
     © Michèle Rodet
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Lyon, le 1er novembre 2013

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Le symbole : une forme de dynamisme orientée vers l'un

Le mot français "symbole" a été formé à partir du verbe grec sumballô, qui signifie : "jeter ensemble,  mettre ensemble, mettre en commun, d'où : rapprocher, échanger, réunir - rapprocher par la pensée, expliquer - se rencontrer avec, se réunir, avoir une entrevue avec." 
Monnaie de la Grèce antique  : drachme
Dans l'antiquité, le symbole était matérialisé par une poterie, ou une pièce de monnaie, que l'on brisait en deux (ou en plusieurs) morceaux lors d'une première réunion, d'une première entrevue ou d'un engagement et que l'on distribuait à chacun des membres présents en vue d'une autre rencontre. Lors du prochain rassemblement, l'on rapprochait les morceaux pour reformer l'unité de la pièce ou de la poterie. L'on s'assurait ainsi de l'identité des porteurs, de leur nombre, etc.
Pour qui le portait, ce fragment confirmait son appartenance au dit groupe (assemblée, société, fratrie, association commerciale, …), sa singularité au sein de ce groupe, mais aussi l'union initiale et la perspective d'une nouvelle réunion. C'était le signe à la fois d'un lien et d'un engagement. Signes de reconnaissance, les fragments rassemblés de la poterie attestait du lien initial entre chacun. Traces lisibles, ils manifestaient la relation au travail, le lien en attente d'accomplissement, une part de responsabilité.

A cette époque, le symbole n'était pas figé dans une forme, mais désignait déjà une alliance, une unité de vue, un projet commun ou, comme on dit aujourd'hui, de la "re-liance".Le symbole prend à présent des formes en fonction de l'idée, du contrat ou du projet (social, politique, religieux, commercial…) qu'il représente.
Il est devenu plus abstrait, moins personnel, souvent codifié, mais il demeure pour qui lui accorde de l'importance, un objet ou un signe qui indique l'orientation de son désir : une énergie, un dynamisme tourné, non pas vers une jouissance solitaire, mais vers du rassemblement, de l'unité, des retrouvailles, du plaisir issu d'un désir partagé.

Le symbole donne à penser la présence, la signifie et la suspend. Ce n'est ni un objet - qui satisferait ou comblerait un besoin - ni un souvenir : il n'appelle par la remémoration passive d'un événement ou de personnes rencontrées autrefois. C'est un objet "ouvert", un espace de transfert : il oriente vers demain, dégage un champs pour de la créativité, ménage un espace pour que des singularités co-opèrent, se co-ordonnent. Par lui transite une énergie vivante, active dans la mesure où il rend présent le désir initial et l'actualise en permanence (envers et contre tout), y compris dans l'absence (de l'autre ou des autres).

Mais, si le grec a forgé le mot "symbole" pour parler de ce type d'énergie, de cette dynamique de rassemblement, de ce plaisir des retrouvailles, de cet esprit tendu vers l'un, quel mot a-t-il bâti pour désigner son contraire : la dislocation des liens, l'effacement des relations, l'écrasement du temps, la perte de sens ?
                                                                                                       © Michèle Rodet
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