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Lyon, le 7 décembre 2012

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MA COLOMBE
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   Traces sur le sable - 
 ma colombe s’est envolée 
           par la fenêtre


    - Possible,
 murmure ma colombe,
possible
      pour vous
voyageurs de l’ombre 
de vous présenter  
      au levant
      sur l'aile de mon chant
         © Michèle Rodet


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Lyon, le 26 novembre 2012


HORIZONS

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J'ai vu l'horizon 
        de le mer de Marmara -
               le chant du monde


               Oiseau migrateur -
      le chant du monde s'élève
à l'horizontal    
           © Michèle Rodet


 

Lyon, le 7 novembre 2012

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LUMIÈRE
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     - Lumière,
tu sors sans fixer de rendez-vous ?!
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- C’est que j’ai tout mon temps !
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     - Lumière, 
comment peux-tu t’élancer
dans l’air, comme cela,
sans filet ?  
N’as-tu pas peur du vide ?

     - Lumière, 
connais-tu le vertige ?
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- Pourquoi m’encombrer 
de voir et de savoir ?
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J’ai mon heure, te dis-je…
  
             © Michèle Rodet

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Lyon, le 19 octobre 2012

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Rêves
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          Les rêves
          couvés
          sous les ailes des oiseaux
          chantent le plein et le rond…

Tambourins vivants,
ils palpitent,     
vibrent
rayonnent
d’impalpables arcs-en-ciel
répondants,
légers,
aux traits de lune
venus dans la nuit
offrir leur lumière nacrée
aux plis profonds
de mes obscurs souterrains… 
                    Seuls les rêves
                    couvés
                    sous les ailes des oiseaux
                    me donnent
                    ce sentiment de plénitude
                                             © Michèle Rodet
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Pour entrer en relation avec Denis PUGEAUT, passionné par les oiseaux et la photographie, cliquer ICI.

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Lyon, le 4 octobre 2012

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DANS  LES  NUAGES...


Ce soir-là,
je n’ai jamais été aussi près de comprendre la physique quantique.
Nous volions vers l’ouest…


Le soleil suspend
sa course le temps d’un vol -
Retour d’Istambul


Survoler
la crête des nuages,
gagner l’infini


Ciel ? Ai-je rêvé
l’or des nuages mousseux ?
A terre, il pleut !
                          © Michèle Rodet

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Lyon, le 15 août 2012

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Arbres
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Un tronc crevassé
griffé comme du vieux cuir -
oraison du soir


Près du vieil arbre
au tronc cuit et tavelé
chercher le repos


Au pied de l'arbre
noueux, ridé et tremblant
recouvrer la paix


Sous le ramage
du vieil olivier, songer
aux ombres du soir


Seul sous la ramée
frissonnante pour rêver
de constellation

           © Michèle Rodet








Lyon, le 24 juillet 2012


Passages

La poésie m’attire. J’aime la lire. J’aime d’avantage encore l’écouter, incarnée par une voix et ses couleurs, une scansion, un souffle… une présence.
J’aime aussi en écrire. Les formes, nombreuses, dans lesquelles elle se coule,  me permettent de donner libre cours à mon imaginaire dont les surgissements sont multivoques. 
Ah, le plaisir de jouer des mots, des rythmes et des silences comme un musicien joue de son instrument ! Et que dire de la joie de façonner des images, de ménager des entre-deux - autant de portes ouvertes pour que l’imaginaire d’autrui entre en correspondance avec le mien, autant de passages pour que des voix secrètes se faufilent jusqu’à nos oreilles…

 
Rue de l'Oratoire  -  Chalon sur Saône (France)
Cette année, le haïbun s'est joint à mes autres "instruments" de poésie. C'est une forme traditionnelle d'origine japonaise, plutôt courte. Sa principale caractéristique ? Mêler le récit et la poésie, que l'on préfère brève, de sorte que le haïku y trouve naturellement sa place. 
Les premiers haïbuns connus sont des récits de voyages. Aussi cette forme m'est-elle apparue comme pouvant faire coexister deux voix dans le même espace : celle du récit de voyage en surface et celle de l'âme dans la profondeur à travers de la poésie.

    Le haïbun, c’est le chant et la voie.
    L’accord entre deux…
    La trace d’un passage, de passages…

    Passage est d'ailleurs le thème choisi par les rédacteurs de l'Echo de l'Etroit Chemin n°4, la revue numérique publiée sur le site l'Etroit Chemin, dédié au haïbun. Le passage s'y décline en haïbun et sous divers aspects et tonalités...


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Lyon, le 3 juillet 2012



VOIX
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Une nappe bleue              
  Deux tisons sans rejetons 

Photo : © Robert GILLOUIN

Le feu s’éteint
Et la lumière

Laisser le noir venir
Exprès
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Je n’aime pas le noir
Ni ce qu’il chante
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Pénétrer dans le noir
Exprès

Etendre sur son chant
           Un drap

        Ma voix              
              
        © Michèle Rodet  



Pour retrouver les photos de Robert GILLOUIN, suivez ce lien !


A Paris, jusqu'au 29 juillet 2012



LES  MAÎTRES  DU  DÉSORDRE


Masques asmats (Mélanésie)
sortis pour les cérémonies jipae
Paris - Musée du quai Branly
Danse des masques -
Donner à voir les terreurs
peuplant nos ombres


Et laisser au gré
des esprits et des regards
le choix des formes…


Les chamans bordent
la lisière des âmes -
nuit, lune noire


Oh, ils maitrisent
du désordre, les chamans,
certes ! Mais lesquels ?
             
             © Michèle Rodet


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    Le peuple asmat, littéralement « peuple de l’arbre », vit isolé et dans les arbres, à l’intérieur des zones marécageuses de l’Irian Jaya, en Papouasie, région au climat tropical où croît une jungle épaisse.
    Les asmats associent les arbres aux êtres humains : les fruits des arbres correspondent aux têtes des hommes, les branches aux membres… Leur art et leurs rites reflètent ces relations. La fête jipae célèbre le passage des morts du monde des vivants à celui des esprits.
    Ce masque-costume, en cornes et vannerie, représente les personnes - défuntes depuis la dernière cérémonie jipae - qui reviennent dans leur village durant cette fête, l’espace d’un jour et d’une nuit, puis quittent définitivement la communauté. La fête s’achève par une mise en scène : la « mort » du masque, qui, frappé, tombe à terre. Transporté dans la maison des Hommes, il disparaît à la vue du village. C’est l’ultime célébration mortuaire.


Les Maîtres du désordre, exposition à voir à Paris, musée du quai Branly, jusqu'au 29 juillet 2012.
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