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Lyon, le 10 janvier 2011 - Plein feu sur...

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 LA  SCENE  POETIQUE !

Bernard NOEL et Charles JULIET
lors de la dernière Scène Poétique (le 15 décembre 2010)
« Dernière séance !
J’ai appris avec surprise la suppression du cycle de La Scène Poétique à compter de 2011, sur une décision du nouveau directeur de la Bibliothèque (que je n’ai jamais rencontré).
                                           Patrick Dubost »

J’ai reçu ce message avec stupeur le 12 décembre 2010, comme tous les autres abonnés à La Scène poétique. La Scène Poétique est un cycle de poésie parlée, développé sous la houlette de la Bibliothèque Municipale de Lyon en partenariat avec Patrick DUBOST. C’est la possibilité pour les habitants de la région Rhône-Alpes amoureux de la poésie de venir l'écouter de la bouche des poètes-mêmes. Autant dire que c’est pour la plupart d’entre nous, la seule chance de rencontrer les voix de la poésie contemporaine.

 Avec stupeur, car comme chacun d’entre nous, je ne m’y attendais pas. La raison finalement alléguée pour justifier cette suppression ? L’argent. Je suis particulièrement attristée chaque fois qu’une ligne budgétaire est rayée d’un coup de stylo au motif de « faire des économies ». Il y a derrière ce genre de décision et d’action une incapacité à se représenter le tissu social et humain qui vit grâce à la dite ligne. Biffer une telle ligne – 5 000 € en l'occurence, autant dire une économie de bout de chandelle à l’échelle des sommes allouées à la Bibliothèque Municipale de Lyon – revient à couper le nœud qui tient la chaîne où se tisse, au fil de la poésie, le réseau de relations entre les poètes et ceux qui apprécient la valeur de leur travail.

Car la poésie est aussi affaire de voix. De scène. D’oralité. Des mots ou des textes, sans la musicalité portée par un corps, un souffle, un rythme, et uniquement donnés à lire – si peu d’ailleurs, il n’est qu’à écouter les éditeurs pour en être convaincu – perdent une part de leur charme et de leur capacité à déplacer l'auditeur et à le mener vers la vie dont la poésie est la quintessence.
Éliminer La Scène Poétique, c’est priver les habitants de la région de cette part de vie qu’ils n’ont pas la possibilité, les connaissances ou les moyens de découvrir par ailleurs.

Je fais confiance à Patrick DUBOST et à son équipe, comme nombre d’entre nous, pour nous guider dans cet univers à la visibilité si réduite. C’est un homme infiniment précieux, qui outre son propre travail poétique, donne de son temps et de son énergie pour tresser ce réseau – et Dieu sait à quel point c’est un ouvrage délicat – avec des mains et une sensibilité de dentellière. Cet homme est providentiel : qui d’autre que lui aurait pu faire autant de miracles avec si peu d’argent ? Qui aurait pu faire venir à Lyon le grec Démosthène Agrafiotis, la palestinienne Anas Alaïli, le français Yves Bonnefoy, l’italien Giuseppe Conte, le chinois Duo Duo, la québécoise Catherine Lalonde… ainsi que tous les autres ? Et tout cela en sept ans ?

J’espère que des solutions seront rapidement trouvées pour repriser ce déplorable accroc. En attendant, j’affirme mon profond attachement à cette Scène Poétique et à tous ceux par qui elle vit.

Et puisque qu'il est question de poésie, laissons-lui le dernier mot :

Souffle poétique :
Lumière des dieux or des fleuves
Pain des hommes vin de la terre
Au même creuset d'une voix ...
                                 
                                      © Michèle Rodet


Pour plus d'informations sur la Scène Poétique et son histoire : http://patrick.dubost.free.fr/la_scene_poetique.html



Lyon, le 22 décembre - Invitation

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L'un des moments important de la vie d'artiste : l'exposition !


C'est l'occasion pour l'artiste de montrer un peu de son oeuvre et de rencontrer les personnes qui, d'une façon ou d'une autre, s'intéressent à son travail.
C'est aussi pour le public la possibilité de rencontrer l'artiste et de lui parler.

Moments d'échanges donc !

A partir du mercredi
12 janvier 2011 à 18 h 30

Auxquels je vous invite...

Avec d'autant plus de plaisir que cette salle - où l'on peut venir également boire du thé, lire, causer entre amis, écouter des concerts, des contes... - est un lieu de rencontres culturelles dédié aux relations entre orients et occidents.

Golshane signifie en persan : jardin de roses.
Située à deux pas des Terreaux, la salle est ouverte du mardi au samedi, de 16h à 24 h.
Golshane est une association culturelle (adhésion annuelle : 2 €) dont le site web est : http://golshane.free.fr/
Coordonnées et renseignements : 126, montée de la Grande côte Lyon 1er - 04 78 28 42 06 -


Lyon, le 16 décembre 2010 - Haïkus

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Lyon, le 8 décembre 2010


Cette nuit, lampions !  
Ribambelles de grelots  
tintinnabulant 
© Michèle Rodet                   

 
Lyon, le 8 décembre 2010







   Lyon, 8 décembre -
   Envoûtée la foule vient 
   voir ses chimères 
                                     © Michèle Rodet 




                                                                                    

Aux amateurs de conte

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Soirée de contes au GOLSHANE :

Le samedi 11 décembre à 20 h


Contes nouveaux et traditionnels,
D'ici et d'ailleurs, à écouter ou conter...

Thème ouvert et entrée libre (adhésion 2€)

Lyon, le 4 décembre 2010 - Haïku


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        neiges et frimas -
           la ville ensorcelée
              s'endort sous leurs draps
                                              © Michèle Rodet

                                                     

Lyon, le 27 novembre 2010 – Apparaître, entre ombre et lumière


© Michèle Rodet  -  La Porte (2007)
Rubans cousus sur toile floquée gris-rose

Cette semaine, en dépit des frimas et de la grisaille, le soleil a trouvé moyen de s’infiltrer dans mon atelier. Il a déposé l’un de ses rayons sur ma "Porte" qu’il a illuminée.
"La Porte" est le titre de l'une des tentures murales que j’ai créée. En ce moment, elle habille l’un de mes murs. Elle mesure (hors fond) 1,60 mètre de haut et 2,10 mètre de large.
Un bonheur ne venant jamais seul, le soleil a frappé ma "Porte" à l’effigie d’une feuille : elle s’est posée là, au milieu, ombre légère comme un papillon, quelques minutes…, le temps que je réalise ce qui se passe. Car, lorsque le soleil s’est invité, je travaillais à une autre oeuvre et pensais à tout autre chose. L’or des rubans a réfracté la lumière de son rayon et sa réflexion est venue troubler mon regard de sorte que, revenant à l’ici et maintenant de mon atelier, je me suis apperçue de sa présence…

© Michèle Rodet - La Porte - Détail
(Photo prise le 24 novembre 2010 après-midi)
Kai egeneto… en levant les yeux, j’ai vu ma "Porte" transfigurée. Comme si elle avait été ouverte par quelque main mystérieuse, elle donnait réellement lieu à lumière - et à ombre de feuillaison - un jour obscur de novembre alors que les arbres étaient déjà endeuillés pour la morte saison.
Frappe éphémère mais qui a scellé à perfection l’intention profonde ayant présidé à sa création, intention que j’avais manifestée par le truchement de rubans dorés  rayonnant depuis la porte.
Le soleil, bon peintre, a mis en lumière cet invisible. Il a accompli ce que je ne pouvais réaliser.
Oui ! Lorsque le réel touche la réalité du bout de l’un de ses rayons, la porte donne à voir ! Cet après-midi de novembre, sur son seuil, entre ombre et lumière, sont apparues des promesses de printemps et de renouveau…

Lyon, le 14 novembre 2010 - Mettre en lumière pour faire apparaître

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Je suis allée visiter l’exposition de peinture UN SIÈCLE DE PAYSAGE – LE CHOIX D’UN AMATEUR qui présentait 70 œuvres d'une collection privée, retraçant une histoire du paysage en peinture au XIX° siècle. Au début de cette période, le peintre regardait encore la nature comme un gisement de formes dans lequel il puisait pour dresser le décor de scènes historiques, bibliques ou mythologiques, de sorte de créer des paysages idéaux. Alors relégués à la fonction de cadre, ces paysages composites relevaient de faire-valoir plus ou moins développés.

Georges MICHEL
Campagne sous un ciel gris avant l'orage
Huile sur papier marouflé sur toile
La collection présentait des toiles de peintres dont le regard sur la nature s’est peu à peu modifié. Les artistes, en sortant de plus en plus souvent de l’atelier pour saisir la nature sur le vif – ses plans, ses atmosphères, ses éléments, sa lumière… - se sont mis à peindre « sur le motif ». 
A leur travail sur les événements atmosphériques ou naturels correspondent une touche et une palette plus libre – déjà annonciatrice de l’impressionnisme – et un re-centrage sur des thèmes qui deviennent au fur et à mesure en eux-mêmes le sujet du tableau.
Perdant peu à peu sa fonction de cadre, la nature devient le sujet propre du tableau. Et la signification jusque-là dévolue à des personnages ou à des symboles est assignée au paysage lui-même. Un autre langage apparaît.

François GIROUX (vers 1826-1829)
L'Arbre foudroyé
Huile sur toile

Un langage entre deux. Car si c’est bien la nature qui est peinte, c’est de façon que le regard du visiteur soit porté sur un événement ou un élément littéralement « mis en lumière » par le peintre : une ombre inquiétante provenant du ciel, le moignon d’une branche arrachée par la foudre sur un tronc amputé, la blessure infligée à l'écorce terrestre pour tracer un chemin. L’on ne passe plus alors par l’histoire pour penser et représenter ce qui, de l’humain ou de ses sociétés, est indicible, mais directement par un événement naturel. Plus de narration donc, mais des figures, des figures de nature pure.

Le peintre comme le poète met alors en correspondance deux « terrains », deux « champs » de représentation qu’il déplace de sorte de les situer en rapport. La puissance d’évocation - dégagée des articulations et des liens narratifs - est en quelque sorte projetée dans le regard du visiteur si bien que c’est en lui que le jeu des interprétations se déploie. Avec les scènes historiques et mythologiques, la conjugaison interprétative entre histoire et géographie sort du tableau. Le paysage, bien que toujours composé, occupe désormais toute la place.

Jean ACHARD (vers 1844) - Paysage dauphinois
Huile sur toile
Alors le peintre, de nouveau démiurge, compose une forme naturelle autre, qui est existante dans le visible pour tout le monde, mais dont le visiteur ignorait qu’elle le concernât en propre.

L'exposition UN SIÈCLE DE PAYSAGE - LE CHOIX D'UN AMATEUR s'est déroulée au Musée des Beaux-Arts de Lyon (France) de juin à octobre 2010.