Textes et toiles: Poèmes

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Forêt vierge

Dans mon royaume

Niche un temple

Âme d’ambre gantée de verdure

Âme candélabre, cire et flamme

Âme vitrail, dansante cathédrale

Dans mon royaume

Palpite une forêt

Vies aux reins d'airains

Aux reins d'onyx et de baobab

Vies forêt vierge

Charmes ivres de vent

Chênes assoiffés de jour

Entre le souffle et le bois

La lumière

Lyon, le 26 janvier 2016

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FILÂGE

Entre les autrefois
Et les plus jamais,
Une mèche de soi au temps filée…

S'y tressent
Le fil ténu de la mélancolie,
Le fil tendu où épingler ses adieux,
Le fil attendu des mots embaumant
La tendresse
Les nuits de pleine lune
                               © Michèle Rodet

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Lyon, le 8 décembre 2015

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Hommage
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Malgré son trouble,
Lyon s’est paré de l’habit
Des lumières

© Michèle Rodet

Lyon, le 21 octobre 2015

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DEPUIS TOUJOURS
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La nuit cyclope
Piquée d’étoiles de rousseur
Dévore le monde

Paix ancestrale

© Michèle Rodet
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Lyon, le 27 juin 2015

POÉSIE

D’où vient que,

       Dans mon royaume,
       Ce mot
       M’apparaisse soudain
       Enrobé de lumière ?

       Qu’il acquiert l’éclat
       D’une pierre précieuse
       Et rayonne ?

Et qu’il fasse battre mon cœur
Jusqu’à l’embrasement ?
                        © Michèle Rodet
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Lyon, le 30 avril 2015

POUSSIÈRES DE TEMPS

O présent,

impalpable brièveté
et cristal

auquel nos souvenirs s'abreuvent,

tu obombres nos feux,

étanches nos soifs,

promets des lendemains

qui tremblent de lumière
© Michèle Rodet

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Lyon, le 21 mars 2015

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PRINTEMPS
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Visages de printemps –

Boire à la fontaine

de tes roses

© Michèle Rodet

Lyon, le 24 février 2015

Demain

Tu marchais
Loin devant,
Mais j’entendais tes pas…

C’était facile

D’aller

De l’avant

Tu es arrivé
Au bout du chemin

Saurai-je faire de ce silence
Un compagnon de route ? © Michèle Rodet
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Lyon, le 20 janvier 2015

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FILER

Naître au plaisir

D’aller le long,

Parallèle à son cours,

Le gênant parfois,
En le croisant
En le brisant…

Et le lire,
Sans pouvoir s’empêcher
De penser que la vie
Ne tient qu’à un fil :

Le chant de la lumière

Lyon, le 25 novembre 2014

VÊTURE

D’ombres drapées

Et de festons lumineux

Vêtir mon âme

© Michèle Rodet

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Lyon, le 2 octobre 2014

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INTEMPÉRIES

Après la fureur
et les larmes, un sourire –

Lumière en arc

© Michèle Rodet
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Lyon, le 15 août 2014

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FONTAINE

Tu voles

au ras des pâquerettes,

Poème

Tu papillonnes

tu butines çà et là

tombes en arrêt

devant un pissenlit

Là, tu te poses

Tu te désaltères

A la lumière éclatante

De sa limpidité

© Michèle Rodet

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Lyon, le mercredi 16 juillet 2014

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         SOUVENIRS
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              Sous le tilleul
           l'air embaume

               Le cœur
                  du vieux bois
             d’à côté
                  en frémit

                 Baume
                                                     © Michèle Rodet
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Lyon, le 6 juin 2014

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RACINES

Je rêve parfois

Que je vis

Au milieu de racines

Je respire avec la terre

J’attends,

Tout yeux, tout ouïe,

Qu’une pousse perce

Et je l’accompagne

Vers la lumière

© Michèle Rodet

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Lyon, le 19 mai 2014

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EN CHEMINS
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Cela aurait été tellement

plus drôle
plus léger

d’aller son chemin
par-dessus

Au lieu de quoi
c’est le chemin
qui vous traverse
Il pénètre vos membres,
vos entrailles, vos pensées

Il s’incorpore à vous,

Lyon, le mercredi 30 avril 2014

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FAIRE LE MUR

Mais, n’y a-t-il pas

du monde de partout

à rencontrer,

à explorer ?

Alors,

qu’importe

les frontières

Puisqu’avec lui

on peut se baigner

à la source

Lyon, le 16 avril 2014

Couleur parfum

Sur la terrasse

un grand tapis d’abricots –

Parfums enivrants

Lyon, le 25 mars 2014

COULOIR

Dans le fouloir du temps

   les jours ont coulé
     sans se soucier de moi.
      Que reste-t-il de mes désirs,
       de mes amours,
      de mes rêves ?
     Des galets roulés dans son lit,
des aigrettes diaphanes
emportées par le vent…
                    © Michèle Rodet

Lyon, le 10 mars 2014

Poétée

Que fais-tu, poète ?

- Je tiens le monde à l’œil.

Pourquoi, poète ?

- Si je ne papillonnais pas autour du monde, lui offrant mes couleurs et butinant ses parfums comment nous apprivoiserions-nous ?

A quoi cela te sert-il poète ?

- Le monde me permettrait-il de l’embrasser de mes mots si nous n’étions amis ?

A quoi cela sert-il poète ?

- Qui la liberté sert-elle ?

Oui mais, poète, tes poèmes changent-ils quoi que ce soit à la course du monde ?

- Qui sait ?

Ne présume pas de la fécondité.

La liberté est matrice, à un point que nul ne peut imaginer.

Regarde le faon lorsqu’il sort du bois en gambadant : peux-tu prédire où il posera ses sabots dans la seconde à venir ? Nul ne le sait, même pas sa mère…

Lyon, le jeudi 21 avril 2016